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Période chargée : fin de semestre, remise de manuscrit, thèses en pagaille... Il faudra d'ailleurs sans doute réfléchir collectivement sur ce dernier point au timing actuel des soutenances de thèses et aux conditions d'évaluation qui en découlent. Sur les 10 derniers jours, j'aurai participé à trois soutenances, les thèses elles-mêmes m'étant parvenues entre 10 jours et un mois avant la réunion du jury (le délai "légal" est normalement de 2 mois). Je ne blâme pas particulièrement les thésards (quoique...), chacun ayant toujours des raisons objectives et légitimes à opposer pour ces envois tardifs. Reste que l'évaluation en est tronquée, trop souvent générale et ramenée aux attentes des membres du jury plutôt qu'à une véritable critique interne d'un texte dans lequel on ne peut "entrer" que de façon rapide et superficielle.
Dans l'intervalle, j'ai quand même réussi à sortir du bois académique pour quelques prises de position/participations dans d'autres "forums". C'est le cas d'un papier sur le site "Contre-Feux" et d'un débat sur La Chaîne parlementaire dans l'émission "Ça vous regarde" à propos du plan de relance de Sarkozy (on m'entend peu et on voit mon profil...). Un début de réflexion collective existe apparemment au sein de la discipline sur la mise en place d'une charte d'éthique professionnelle qui vise à énoncer un certain nombre de principes partagés, en particulier sur les conditions d'intervention dans les médias. Autant le dire franchement, cette initiative, plus ou moins corrélée à une affaire assez pitoyable ayant opposé deux politistes, me semble impraticable et peu utile. D'abord, parce que la parole des individus est libre et que l'identité professionnelle n'est que l'un des éléments structurant leurs prises de position. Ensuite, parce que l'exposition médiatique suppose des contraintes d'énonciation, qui nous éloignent plus ou moins fortement du langage académique (la proximité est plus grande à la radio, notamment dans le cadre des émissions de France Culture par exemple). Enfin, parce que l'énonciation de ses principes supposerait un accord préalable de la communauté (impossible à trouver à mon sens) et serait sans conséquences, sauf à mettre en place un comité de salut public sanctionnant les déviances (certains collègues en rêvent sans doute...).
Pour ce que ça vaut...


The Cardigans - For what it's worth ...

[via FoxyTunes / The Cardigans]

Commentaires

Fr. a dit…
Pour me contenter d'un commentaire totalement télé-superficiel : j'ai reconnu la cravate ! (comme quoi on retient vraiment tout des cours de politique comparée)

Je suis certain par ailleurs que cette cravate sera conforme aux normes d'éthique publique de la science politique française.

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